mercredi 10 juin 2009

Hurlement 4: Rendons Rome...à Rome

Quitter les arcades...aller vers le centre, « se mouiller » à ciel et à coeur ouverts sous les jardins de la Piazza Vittorio. Sculpture, vieux style...presque « antique », émergée du déluge, mais ...sans vie. Déception atténuée par une anomalie végétale. Rome, temple des pins parasols et des cyprès et, ici,...des palmiers et des feuillus. Rencontre improbable de Brocéliande et du Sahara.



Là-bas...au-delà des herbes géantes, verticales et massives, une architecture asymétrique, effondrée sur elle-même, un château plus très ambulant ...ruine singulière. Reculons … pour mieux voir.





Approchons...tournons autour....architecture opaque. Des ouvertures béantes barrent l'entrée. Du vide mais pas de pièces. Les étages se tournent le dos. Bâtisse où tout se qui s'offre est aussitôt confisqué. Construction d'un enfant gourd? "Chef-d'oeuvre inconnu" d'un savant fou? Labyrinthe aux traits d'une cathédrale des sables.







Ses palmiers , son Trophée de Mario... Piazza Vittorio...ce lieu méditerranéen plonge dans les aquarelles marocaines d'Eugène Delacroix , appel univoque vers les opposés: du levant au couchant, du Machreb au Maghreb.









Mais renversements des mots de Delacroix. Il trouve au Maroc « l'Antiquité vivante »...selon lui, « Rome n'est plus dans Rome ». A Pierret, le 29 février 1832, il écrit: « Imagine, mon ami, ce que c'est que de voir couchés au soleil, se promenant dans les rues, recommandant des savates, des personnages consulaires, des Catons, des Brutus, auxquels il ne manque même pas l'air dédaigneux que devaient avoir les maîtres du monde ; ces gens-ci ne possèdent qu'une couverture dans laquelle ils marchent, dorment et sont enterrés, et ils ont l'air aussi satisfaits que Cicéron devait l'être de sa chaise curule. Je te le dis vous ne pourrez jamais croire à ce que je rapporterai, parce que ce sera bien loin de la vérité et de la noblesse de cette nature. L'antique n'a rien de plus beau. Il passait hier un paysan qui était foutu comme tu le vois ici (…) Tout cela en blanc comme les sénateurs de Rome. » Rome est de nouveau dans Rome, Piazza Vittorio. Comme l'annonçait Victor Hugo dans la préface de ses Orientales « l'Orient est appelé à jouer un rôle dans l'Occident ». N'est-ce pas celui de ranimer l'antiquité au coeur de la ville éternelle?






Pas étonnant qu'A(h)medeo s'y sente bien...Italie, Maghreb, Bengladesh...Piazza Vittorio, une « u-topie », une "pan-topie"?

S.P.Q.R.,
D.L.C.
Texte et photos: Laurent Chalard.

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